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LES RESPONSABLES POLITIQUES DOIVENT AGIR MAINTENANT POUR UN TRAITÉ SOLIDE

 Par Sofia Tsenikli, conseillère stratégique principale — High Seas Alliance 

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Les ministres de l’Environnement de l’UE se réunissent le 28 juin 2022 — demandez aux responsables politiques de l’UE d’agir pour un traité solide. 

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Le 15 août, les États du monde entier se réuniront à New York pour conclure, sous l’égide de l’ONU, un nouveau traité devant déterminer le sort de notre océan mondial pour les générations à venir.

Retardée par la pandémie de covid-19, cette 5e conférence intergouvernementale (CIG) de négociation intervient après une vingtaine d’années de discussions sur l’opportunité et la façon de protéger la faune et la flore océaniques de la haute mer, une zone qui couvre les deux tiers de la surface de la planète. Pendant ce temps, en pleine mer, la crise prend de l’ampleur. La surpêche et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) continuent de vider l’océan, en exploitant des eaux toujours plus lointaines et plus profondes grâce aux avancées technologiques ; le changement climatique réchauffe et acidifie l’océan, ce qui provoque des changements durables encore méconnus ; et l’extraction minière en eau profonde menace de détruire les dernières régions de notre planète encore vierges de toute présence humaine, ces grandes profondeurs océaniques que nous connaissons nettement moins que la Lune. En dépit de ces menaces, la Haute Mer demeure l’endroit le moins bien protégé sur Terre : seul 1 % de celle-ci bénéficie de mesures de protection intégrale.

Ariane, France, aged 11

Après vingt ans de négociations, nous sommes enfin dans la dernière ligne droite en vue de l’adoption, en 2022, d’un traité destiné à protéger la faune et la flore marines dans les eaux internationales communes. Mais il est essentiel que ce soit un traité solide et porteur de changements profonds, qui mette un terme à l’immobilisme responsable de la crise océanique. L’horloge tourne et les responsables politiques mondiaux ne doivent pas laisser passer cette occasion d’être celles et ceux qui mettront l’océan à l’abri de la catastrophe et amorceront sa restauration.

Un océan productif en bonne santé contribuera à maintenir la vie sur Terre, à fournir de la nourriture et des emplois à des millions de personnes dans les communautés côtières qui dépendent directement de l’océan, à réguler notre climat, et à atténuer les conséquences de la crise climatique. La protection de la Haute Mer, le plus grand réservoir de biodiversité de la planète,

“The woman represents my mommy…Her spiritual energy force makes me feel centered and totally alive, like the ocean” Noah, Trinidad, aged 13

créera un refuge pour une étonnante diversité de faune et de flore océaniques, y compris les baleines, les thons, les requins et les tortues qui passent une grande partie de leur vie à parcourir la Haute Mer pour se nourrir, frayer et se reproduire.

C’est maintenant qu’il faut agir !

Les enfants et les jeunes du monde entier nous ont parlé de leur amour de l’océan et de la nécessité de le protéger. Bien qu’ils soient les héritiers d’un système de gouvernance responsable de la santé à long terme de l’océan, leurs voix et leurs contributions ont été essentiellement ignorées. D’ici au mois d’août, nous ferons remonter ces messages vers les responsables politiques et l’Organisation des Nations Unies afin qu’ils soient entendus.

Il est désormais temps pour les responsables politiques du monde entier de veiller à ce que la 5e CIG produise un traité solide que nous pourrons transmettre fièrement à la génération suivante, qu’il soit la preuve que nous avons entendu les alertes lancées par les scientifiques et avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour préserver l’avenir de ces jeunes et leur droit à vivre sur une planète habitable.

La dynamique politique qui s’accélère en faveur d’un traité plus solide sur la Haute Mer est encourageante. Un certain nombre de pays, dont les petits États insulaires, ont montré la voie par leurs prises de position. Une « Coalition de haute ambition » composée de 47 pays a été lancée en février et s’est engagée à faire adopter un traité ambitieux en 2022. En mai, les ministres du Climat, de l’Énergie et de l’Environnement et les ministres des Affaires étrangères du G7 ont également pris l’engagement d’œuvrer en faveur d’un traité pérenne qui protège les océans, y compris au moyen d’aires hautement ou entièrement protégées en Haute Mer.

Mats, Netherlands, aged 9

Les responsables politiques doivent désormais s’assurer que ces engagements de haut niveau se reflètent dans les aspects certes techniques, mais essentiels, des négociations. Quelle est l’ambition ? Il s’agit notamment de veiller à ce que le traité puisse établir des aires marines hautement et entièrement protégées, incluant des mesures de protection ; à ce qu’il puisse renforcer l’évaluation des effets des activités humaines et s’assurer qu’elles ne nuisent pas à l’océan avant d’être autorisées ; à ce que des financements et des processus importants et suffisants soient prévus pour que les États puissent renforcer leurs capacités en vue d’une mise en œuvre efficace du traité ; et à ce qu’un mécanisme juste et équitable soit mis en place pour partager les bénéfices des ressources génétiques marines entre tous les États.

Selon la Brésilienne Catarina Lorenzo, Ambassadrice des Jeunes pour HSA, « la planète, l’humanité, la jeunesse et la nature ne peuvent plus attendre ».

Soutenez notre action en demandant aux responsables politiques du monde entier de jouer un rôle moteur sur le sujet dès aujourd’hui !